A l'occasion de la sortie prochaine de Hokuto Muso, j'ai jugé intéressant d'explorer le passé vidéoludique de Kenshiro en vous proposant le test d'une de ses aventures passé le plus inaperçu, notamment à cause du changement radical que subira le jeu lors de son portage en Occident.
En effet Hokuto no Ken Shinseiki Ura Kyuusei Aruji Densetsu deviendra alors Last Battle tandis que la sublime jaquette japonaise laissera place à un stéréotype américain dont la virilité n'a d'égal que son jean moulant.
A ce jeu déjà dépourvu de son identité et du scénario original s'ajoutera une censure encore omniprésente pour l'époque et bien entendu une vitesse de jeu amoindrie par le passage en 50hz.
Je vous propose donc de remettre les pendules à l'heure en nous attardant sur la version japonaise du jeu.
Hokuto no Ken Shinseiki Ura Kyuusei Aruji Densetsu reprend la trame scénaristique de la deuxième partie du manga, ainsi Kenshiro sera amené à rencontrer tout les protagonistes, sans exception, jusqu'au combat l'opposant à Kaioh.
L'interface de sélection des stages représente une mapmonde sur laquelle Kenshiro devra progresser à la façon d'un pion.
Les beat'em all riment rarement avec grande variété de coups et Hokuto no Ken n'échappe pas à cette règle en se limitant au strict minimum à savoir un coup de poing et un coup de pied.
Le mode Furie à l'issu duquel Kenshiro déchire son haut, exposant ainsi ses muscles et ses cicatrices saillantes, ajoute la possibilité de sauter et de multiplier les coups portés par trois.
Même si le saut s'avère très utile dans certaines situations, on ne peut pas parler de réel bouleversement.
Si il y'a bien une caractéristique que l'on ne peut enlever au manga c'est bien sa violence.
Dans le cas présent, la version japonaise s'efforce dans la mesure du possible, de conserver toute l'essence de l'oeuvre en alimentant le carnage par des jets de sang jaillissant de la tête des assaillants, là où la version occidentale se vautre dans une parodie de carnaval des plus grotesques.
Les développeurs n'y sont pas aller avec le dos de la cuillère sur la difficulté tout simplement dantesque du jeu.
Il est pour ainsi dire quasiment impossible d'en venir à bout de manière orthodoxe à moins d'utiliser le cheat code d'invincibilité ou de jouer sur un émulateur compensant l'impossibilité de sauvegarder.
La barre de vie augmentant au fur et à mesure de la progression et se régénerant partiellement après la mort d'un boss n'aurait pas été gênante si le jeu n'était pas composé d'une vingtaine de niveaux faisant la part belle aux pièges vicieux, aux hitboxes parfois peu convaincantes et à des boss laissant aucune marge d'erreur.
Les sprites des personnages et les décors sont identifiables sans trop de difficultés, cependant le nombre de trames utilisé pour l'animation laisse vraiment à désirer.
Le jeu de couleurs typique de la Megadrive convient bien à l'univers post-apocalyptique de la série bien qu'il soit un peu terne.
La saturation se fera très vite ressentir sur les thèmes récurrents composant les stages du jeu.
En revanche, ceux des boss sonnent particulièrement bien.
Les bruitages eux se chargent de relever le peu de dynamique ressentie par la monotonie des combats.
Indépendamment de la difficulté qui engendrera un nombre de "Game Over" record, la durée de vie est très conséquente et tiendra en haleine beaucoup de joueurs pour peu qu'il n'aient pas déjà lancer leur pad contre un mur.
A une époque où les jeux à licences font fureur il est clair qu'il ne faut pas trop en demander à Hokuto no Ken Shinseiki Ura Kyuusei Aruji Densetsu.
Les développeurs semblent avoir omis de se concentrer sur le gameplay rigide à souhait au profit du fan-service.
Sur ce plan là, on peut dire que le scénario est respecté à la lettre et bien que le jeu soit plutôt sympathique, il n'arrive pas à la cheville de la concurrence déjà bien installée.